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21 février 2006 2 21 /02 /février /2006 15:52

DE LA BEAUTÉ DES NOMS.

 

 

Si le nom ne perdait pas sa signification pour ne représenter plus que l’être ou la chose désignée, il perdrait sa beauté et son élégance. Cet acte contredit la compréhension du Professeur Georges NGAL, in Création et Ruptures en Littérature Africaine, édition L’Harmattan, Paris, 1994, quand il écrit à la p.42 :  « chez nous le nom n’est rendu que par sa signification qui le rend agréable ».

 

En effet, au regard des étymologies des noms, aucune beauté ne sort des noms vis-à-vis des choses ou êtres nommés.

 

-         Qu’est-ce-qu’un Peul ? Si ce mot signifie :’’dispersés ou voyageurs’’ ? Soit que dire voici un Peul, c’est dire tout simplement que voici un voyageur !

-         Abidjan : venant des mots ébrié : abi et njan :  « que je coupe la feuille » ou « ils se sont assis sur des feuilles coupées ». Un abidjanais serait celui qui coupe la feuille ou celui qui s’est assis sur des feuilles coupées.

-         Kampala : la colline des antilopes. L’est-elle encore ?

-         Guinée : vient de « djiné » : « nous sommes des femmes ». Un guinéen est-il une somme de femmes.

 

Des peuples entiers sont ainsi mal nommés :

 

-         Zimbabwé : résidence royale ou « grande maison en pierre ». Un zimbabwéen serait une résidence royale ou une grande maison en pierre !

-         Cameroun : qui vient du groupe de mot espagnol : « rio dos cameroès : rivière aux crevettes ». Que les camerounais seraient des crevettes. Aucune beauté !

-         Gabon qui vient du portugais « cabao » : forme de l’estuaire qui a l’allure d’un manteau de marin. Aussi un gabonais serait, étymologiquement, un estuaire ?

-         Ethiopie : du grec, aithiops, ou le pays des hommes aux visages brûlés. Ce qui est largement en inadéquation avec ceux qui s’en identifie ainsi, puisqu’ils sont majoritairement de teint clair.

-         Europe, fille d’agénor dans la mythologie grec : alors les européens sont des filles d’agénor. Une uniformisation du genre alors ?

 

 

Et que ce sont ces choses :

 

-         tilapia : « peigne » en arabe. Est ce vraiment beau ainsi ?

-         caoutchouc : d’origine mexicaine : « tlacàcaualt » : cacao de terre

-         ananas : d’origine indien Guarani : « a » : fruit, « nana » : excellent, donc : fruit excellent.

 

Et ces hommes qui portent ces noms :

 

-         emmanuel : « Dieu avec nous » : Est-il avec eux, puis avec nous ?

-         moïse : « tiré des eaux » : le sont-ils ceux qui portent ce prénom ?

-         cesar : qui vient d’être née par césarienne. Le sont-ils tous ?

 

Ceux qui portent ces noms et prénoms n’étant pas ce que signifient leurs noms et prénoms, la fonction moderne de nommer est aléatoire et sans objet car « le nom nous met au monde, parce qu’il porte le sceau du destin » (G. NGAL).

 

En outre si le nom n’est rendu que par sa signification qui le rend agréable, l’identification des peuples par le nom du pays qu’ils habitent détruit aussi la fonction de nommer, tel que cela se fait en Europe en général, en français en particulier. Or les anciens Kongo distinguaient le pays et ceux qui l’habite ou qualifiaient ses habitants : par exemple, il y a le territoire : Mindouli et le peuple autochtone : les Hangala, et tous ses habitants : bisi Mindouli : les habitants de Mindouli et non les Mindouliens. Ainsi, il y a un pays : le cameroun identifié par la rivière aux crevettes, ses habitants sont des douala, etc.. ou génériquement Bisi cameroun et non les camerounais, car eux ne sont pas des crevettes mais seulement des habitants du territoire ou se trouve la rivière aux crevettes.

 

Romain Pierre MIENAHATA

Savant et chercheur Congolais

BZV le 24 -01-2006 de 13h – 14h15

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